ROUGE

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En Avignon tout est indiqué pour évoquer le rouge théâtral du rideau de scène, l’ancienne parure du théâtre à l’italienne, des théâtres de Vicenze, Parme, Venise…

Michel Pastoureau traite de « La théâtralité du rouge » : « À l’époque moderne, cette mise en scène du rouge ne disparaît pas des églises ni des palais mais elle s’étend à d’autres lieux et circonstances, les uns tout aussi solennels, comme les palais de justice, les autres plus profanes et plus ludiques. Le rouge devient en effet la couleur dominante des lieux de plaisir et de divertissement. Non pas tant celle des maisons de prostitution, dont une lanterne rouge signale parfois la présence, que celle des salles où se donne un spectacle, s’écoute de la musique, se joue une pièce de théâtre ou un opéra… »

Le rouge c’est la couleur par excellence. Coloratus en latin ou colorado en espagnol, signifient à la fois rouge et coloré. C’est la couleur la plus riche du point de vue matériel, social, artistique, onirique et symbolique. À partir de la Révolution française, le rouge prend une dimension idéologique et politique, c’est la couleur des forces progressistes ou subversives…

C’est pour Jean Cocteau une couleur explosive «  Le rouge, le vrai rouge, reste l ‘apanage de la légion d’honneur et du théâtre. C’est là qu’il étale sa tache de crime, c’est là que flambe sa violence de bombe et de géranium. »

Olivier Py souhaite un festival autant enragé qu’engagé. Le rouge vient à propos. Ce peut être la couleur de l’Afrique. Pour les Sud-Africains, c’est la couleur du deuil. Aux antipodes,  pour les aborigènes d’Australie, c’est la couleur de la terre. Souvenons-nous de cette magnifique étendue de terre ocre rouge réalisée par Richard Long dans la chapelle Saint-Charles pour la 65eme édition du Festival…

Le champ chromatique des rouges regroupe des nuances variant du vermillon tirant vers l’orangé au carmin tirant vers le pourpre. Lorsque la couleur de même longueur d’onde dominante est désaturée et claire, c’est-à-dire mêlée de blanc, on parle de rose. Lorsqu’elle est désaturée et sombre, elle se perçoit comme marron, à moins qu’elle ne tende vers le pourpre, et qu’on parle de couleur bordeaux. Sans oublier le cinabre, l’écarlate, la garance, le cramoisi, le violet. Les roses, marrons et violacés peuvent être plus ou moins rouges selon les degrés de (dé)saturation.

Vous pouvez créer un dégradé de couleur, du rouge à l’orangé, en plaçant, de gauche à droite, une affiche soviétique de 1950, une affiche française de mai 1968, une affiche ukrainienne de décembre 2004. Vous pourrez en tirer des conclusions politiques.

Être vêtu de rouge transmettrait une impression d’agressivité et d’autorité et pourrait constituer un avantage dans le sport, selon une étude publiée dans la revue Biology Letters de la Royal Society britannique.

Adam Pazda et Andrew Elliot, psychologues américains, et Tobias Greitemeyer, psychologue autrichien, ont étudié le comportement des hommes et des femmes selon la couleur de leurs vêtements. Constat a été fait, sur une population occidentale, d’une plus grande attirance sexuelle si l’on s’habille en rouge.

C’est dans les nuances des rouges qu’on trouvera le calme, feu, le sang, le pouvoir, l’orgueil, l’ambition, la gloire, l’insolence, la fureur, la révolution, la fascination, le crime, l’amour, le sexe, la religion, l’enfer, la naissance, le deuil.

Nous déambulerons ensemble –toutes et tous de rouge vêtus- dans les rues d’Avignon pour distribuer les tracts rouges du Festival.

http://www.anrat.net/formations/55

Merci Djamela pour les photographies !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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