SCRIBE
Memphis Saqqarah cent quarante et un sphinx et toi assis dans la nécropoleIllustre inconnu je ne sais ni ton nom ni l’époque à laquelle tu vis et contrairement au titre qui t’a été donné tu n’es pas accroupiJe scribe tu es scribe les yeux cadrés de cuivre ton regard qui me suit ton regard qui m’interrogeLa courbure de ta cornée la percée de ta pupille l’iris de tes yeux le globe cristal de roche magnésite blanche veinée de rougeMon regard erre en toi et je vois selon ou avec toi plutôt que je te voisLes artistes sertissent tes pierres un trait de peinture noire dessine tes sourcilsPagne blanc cheveux noirs ta couleur ocre d’origine dans les pores du calcaireUn petit pouce quatre grands doigts dans ta main droite le trou du roseau disparuLe rouleau déroulé la ligne commence toujours à droiteVie sage visage comme surgi d’un autre monde que le mien un monde où baigne une autre vie profonde et éternelle un monde d’après la mortLes sculpteurs esquissent en rouge les contours de mon corps assis sur les faces du bloc calcaireCorps scié peau limée l’âme du défunt doit reconnaître son imageJe veux être représenté écrivain dans le monde des morts calame à la mainPrince de l’âge d’or du temps des pyramides je puis quitter le monde des vivants pour une solitude temporaire mais profonde
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