POPULUS

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Si l’on entre habituellement dans une serre pour y préparer des semis et entretenir des plantes, il est aussi possible d’y faire germer des idées, d’y bouturer du texte et greffer des images et du son. Ces opérations menées par l’horticulteur, artiste et jardinier, restent au service des cultures et de la nature.
Les peintures -à la chaux initialement- badigeonnées sur les carreaux des serres pour réduire le rayonnement solaire peuvent être appliquées suivant des pochoirs ou par sérigraphie pour obtenir des images.
Ainsi des serres qui ont les carreaux recouverts de motifs de toile de Jouy -les Plaisirs de la campagne en particulier- sont appréciées des plantes et des horticulteurs qui les fréquentent au quotidien*. Autres serres, autres carreaux teintés de toutes les couleurs qui permettent aux chrysanthèmes blancs et hellébores noirs d’avoir des fleurs blanches et nacrées**.
Partant des principes théoriques des formes et des couleurs on met là en place une biodynamie plastique à l’usage des plantes.
La serre présentée au Fort Saint André est ici adaptée à la culture de peupliers blancs.

Le peuplier blanc -Populus alba- est un arbre élevé, de forme élancée. A croissance rapide, il atteint, à maturité, une hauteur de vingt à trente mètres, il peut vivre deux cents à trois cents ans. Son écorce est blanche et lisse. Son bois blanc au grain très fin est apprécié des ébénistes et menuisiers. Son feuillage caduc est vert pâle. Les feuilles dentées et lobées sont velues et blanchâtres sur la face inférieure.
Diurétique, expectorant, antiseptique, sédatif, cicatrisant, tonique, les propriétés thérapeutiques du peuplier sont nombreuses.
Le bruit du peuplier prête à la rêverie et à la méditation. C’est l’arbre du souvenir et de la mélancolie mais c’est aussi l’arbre de l’agroforesterie d’avenir.

Dans la mythologie grecque on raconte que la nymphe Leuké échappa à Hadès en se métamorphosant en Peuplier blanc. Lors de son combat contre Cerbère, Héraclès découvre le peuplier sur la rive du fleuve Mémoire, au seuil des enfers. Il ramène alors du séjour des morts une branche de l’arbre qu’il tresse pour s’en faire une couronne. Le peuplier blanc devient l’arbre des deux mondes et du renouveau.

Le peuplier est encore présent sur les bords du Rhône, notamment le peuplier d’Italie et le tremble. Le peuplier blanc apprécie particulièrement l’île de la Barthelasse. C’est l’arbre d’Avignon. La sécheresse et les maladies cryptogamiques nous incitent à veiller à sa reproduction cependant. Comme tous les arbres le peuplier blanc absorbe et neutralise de nombreux polluants gazeux. Il capte l’oxyde de carbone. Il intercepte et emmagasine l’eau de pluie. Il loge de nombreuses espèces animales et végétales.

Nous nous proposons d’élever des jeunes plants de peupliers blancs en serre ou en dehors de la serre exposée au Fort suivant les aléas du temps.
Pour protéger les plants d’un trop fort soleil les parois de la serre sont partiellement blanchies. Des feuilles de peupliers blancs ramassées sur l’île de la Barthelasse servent de pochoirs. A l’image de la feuille verte face supérieure et blanche face inférieure, la serre a trois faces vertes et trois faces blanches pour favoriser la pousse et la santé des plants.
Les plants sont mis à la disposition des personnes qui souhaitent les replanter dans un espace approprié.

De jeunes collaborateurs, véritable pépinière de populiculteurs, participent à la fabrication de la serre et à la mise en pot des plants. Le Fort Saint André devient momentanément un conservatoire et un lieu de pédagogie arboricole. Nous nous rappelons l’histoire des chênes de Josef versus peupliers…

http://www.fort-saint-andre.fr/Actualites/Exposition-Assiege-invitations-a-la-sculpture-d-usage

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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