PSYCHÉ

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À l’ombre d’Éros et de Psyché – Installations de miroirs vierges et imprimés devant les mausolées de Marguerite d’Autriche et de Philibert le Beau et devant la sculpture Philibert et Marguerite de Richard Serra

Prologue

1/ En sixième, j’étais élève interne au Lycée Lalande. Nous avions droit de sortie accompagnée le jeudi après-midi. Un surveillant bien inspiré nous emmenait assez régulièrement au Monastère royal de Brou.

Impressionnés par la monumentalité de l’église, des tombeaux et des gisants des deux Marguerite et de Philibert, nous suivions avec intérêt notre conférencier.

Visiblement familier du lieu, le pion forçait le respect et plus encore le jour où il sortit un miroir de sa poche.

Les pleureuses sculptées dans la partie basse du mausolée de Marguerite de Bourbon ont de longs capuchons qui empêchent de voir les visages.

Le surveillant déplaça son miroir sous chacun des capuchons, le reflet tourné dans notre direction.

Nous vîmes alors, dans ce carré magique, les visages baignés de larmes presque transparentes.

2/ C’est à Marc Couturier que l’on doit la plus juste des installations dans le monastère royal de Brou.

L’invitation au voyage commençait par la moitié d’une barque suspendue et accrochée au milieu d’un très grand miroir qui, par son reflet, reconstituait l’embarcation dans sa totalité tout en lui donnant l’impression de le traverser[1].

3/ Des artistes du XXème siècle comme Marcel Duchamp, Robert Smithson, Michelangelo Pistoletto, Daniel Buren, Olafur Eliasson,  font du miroir un médium à part entière. Le miroir est à la fois support et surface.

4/ À la Conciergerie, sur l’Île de la Cité, j’ai installé des grands miroirs dans la salle des gens d’armes.  Les miroirs posés sur des chariots étaient déplacés suivant un bon angle pour dupliquer à l’infini les colonnes de la salle gothique[2]. “Unius columnae infinita specula”[3]

Installations

1/ Deux miroirs psychés dupliquent à l’infini les mausolées de Marguerite d’Autriche et de Philibert II de Savoie dans le chœur de l’église. « L’amour – c’est ce pays à l’infini ouvert par deux miroirs qui se font face »[4]. Les miroirs mobiles permettent plusieurs angles de réflexion.

2/ Deux autres miroirs, sur lesquels ont été imprimées les photographies des gisants de Marguerite d’Autriche et Philibert le Beau, sont installés dans l’allée du second cloître du monastère royal, devant les sculptures « Philibert et Marguerite » de Richard Serra.

Les deux blocs parallélépipédiques en fer forgé qui occupent les angles sud-est et sud-ouest du cloître se reflètent dans les miroirs. L’hommage à Philibert dans l’image de Marguerite et l’hommage à Marguerite dans l’image de Philibert.

Les miroirs mobiles peuvent se déplacer dans la galerie du cloître jusqu’à ce que les images de Philibert et Marguerite se (re)joignent. Le corps pris entre les deux images, l’infini laisse le champ libre à la médi(t)ation.

[1] « et le marais sanglote » du 15 septembre 2005 au 15 janvier 2006 [2] « Demeure(s) : Histoire et mémoire ; du 15 au 29 mai 2013 [3] « d’une seule colonne les images à l’infini » [4] André Hardellet : La Cité Montgol (1952)

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À l’ombre d’Eros, une histoire d’amour et de mort exposition d’art contemporain au Monastère royal de Brou, Bourg-en-Bresse (France) du 20 juin 2015 au 4 janvier 2016 / commissariat scientifique : Marie Deparis-Yafil, commissariat général : Magali Briat-Philippe, conservateur du patrimoine /

 CP-Expo-EROS

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