VANITÉ

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Vanité pastorale.

La Gardeuse de vache de Millet, visible au musée de Brou, fait partie des peintures qui ont marqué mon adolescence, quand j’étais élève interne au lycée Lalande de Bourg-en-Bresse. Etudiant à Lyon, j’ai acheté mon premier crâne de vache, dans une boutique de sciences naturelles, en pensant à la vache défunte qui servit de modèle à Millet.

J’ai trouvé plus tard, lors d’une marche au Pays Basque, un deuxième crâne de vache, en Navarre, au fond d’une crevasse, dans les pâturages de Sorogain. C’était une vache de la vallée des Aldudes qui, en venant paître dans les pâturages navarrais, s’était égarée dans le brouillard et n’avait pas pris le bon passage.

Autre crâne, autre vache, la dernière de mes parents, agriculteurs en Bresse, qui, il y a quelques années, ont dû, vu leur grand âge, abandonner l’élevage.

J’ai demandé à un taxidermiste de fixer, sur l’un de ces crânes qui vaut pour les trois, une corneille trouvée morte au bord d’un champ de maïs.

Le papillon provient de la brocante de Roissiat, dans le Revermont voisin de la Bresse, où on trouve tout à chaque 15 août. C’est un Morpho didius originaire du Pérou. Son exceptionnelle taille le met à l’échelle du crâne et de la corneille.

Ainsi voici organisée la rencontre fortuite sur un crâne de vache d’une corneille et d’un papillon…

Cette nature morte ou vanité pastorale me sert de motif à peindre ou à dessiner. Je le fais régulièrement avec des techniques et sur des supports différents suivant le temps que je m’accorde. « C’est un travail de harcèlement et d’usure » pour reprendre les termes de Jacques Derrida dans « La Vérité en peinture ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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